C'est une thématique relativement controversé, qui suscite de nombreuses questions chez les propriétaires d'équidés. Parfois, les fruits et légumes sont seulement utilisés comme récompense, parfois ils font partie intégrante de la ration quotidienne. Certains sont convaincus des bénéfices qu'ils ont sur les chevaux, d'autres appréhendent les risques pour la santé de leur protégé. Cet article vise à vous donner un aperçu sur cette pratique, plus ou moins répandue dans le monde équestre.
On les connais tous, ces yeux doux auxquels nous ne savons résister, que le cheval sait si bien faire lorsqu'il aimerait juste une carotte de plus. Mais est-ce qu'on peut lui la donner ? Est-ce qu'elle va nuire à sa santé? Dans cet article, je n'aborderai pas le sujet de la récompense en tant que telle mais uniquement les aspects nutritionnels des fruits et des légumes.
La carotte est le légume le plus fréquemment employé dans l'alimentation des chevaux. Il peut être employé comme récompense occasionnelle, ou faire partie de la ration. Les préjugés émis à son égard sont principalement liés à sa teneur en sucre. Mais il faut savoir qu'une carotte contient jusqu'à 88% d'eau. Le reste est composé de glucides, de fibres et de vitamines. Chaque aliment du régime alimentaire du cheval contient du sucre (à plus ou moins longues chaînes), il est donc important de noter qu'une alimentation sans sucre n'est pas possible, vu qu'il s'agit du principal fournisseur d'énergie. Cependant, les carottes peuvent être problématiques pour les chevaux qui souffrent de maladies métaboliques à un stade avancé comme le syndrome métabolique équin, le Cushing ou la fourbure. Dans ces cas la, chaque gramme de sucre compte et il est effectivement mieux de ne pas donner de fruits ou légumes, afin d'éviter tout risque d'aggraver la pathologie. Pour les chevaux en bonne santé, quelques carottes peuvent sans problème être données en tant que récompense ou ajoutées à la ration afin de rendre celle-ci plus appétissante. Les carottes peuvent aussi être utilisées en plus grande quantité, par exemple pour les juments en gestation, afin de leur assurer une quantité d'énergie supplémentaire sous forme de repas appétant.
Les carottes contiennent également de la bêta-carotène, un précurseur de la vitamine A. En été, lorsque les chevaux ont accès à l'herbe fraîche, ils assimilent suffisamment de carotène pour couvrir leurs besoins. Cependant, durant les mois d'hiver, les carottes peuvent constituer un bon moyen pour combler ce manque de vitamine du à l'absence d'herbe fraîche. Les carottes ont également un effet laxatif. Il n'est donc pas conseillé d'en donner en grandes quantités aux chevaux sujets aux coliques et à la diarrhée.

La pomme est un fruit qui se retrouve souvent dans l'assiette de nos chevaux. C'est un aliment avec une teneur en sucre un peu plus élevée que celle des carottes. Les pommes peuvent présenter un risque d'obstruction oesophagienne, surtout celles de petites taille, qui peuvent être gobées. Pour éviter ce type d'accident, vous pouvez faire croquer votre cheval dans la pomme avant de lui la donner ou la couper en deux. Ne donnez de préférence pas les pommes de petites taille à vos chevaux. De plus, les fruits et légumes ne devraient pas être coupés et directement mélangés avec les repas de concentrés, car le besoin en mastication de ces deux types d'aliments ne sont pas les mêmes et les chevaux peuvent avoir tendance à avaler les fruits et légumes (surtout coupés en morceaux) sans bien les mâcher.
Pour ce qui est de la teneur en sucre, les 2-3 fruits et légumes que le cheval reçoit en tant que récompense, sont responsables d'eviron 0,2 à 0,8% de l'apport quotidien en sucre du cheval, la majeure partie du sucre ingéré provenant du foin. Il n'y a donc aucun inconvénient à donner des fruits et légumes en tant que récompense à vos chevaux et à cette quantité de sucre, ils ne peuvent pas être tenus responsables d'une prise de poids ;).
Les fruits et légumes qui ne doivent pas être employés dans l'alimentation des équidés sont par exemple les fruits à noyaux (cerises, pêches, abricots, etc.). Non seulement le noyau peut être dangereux, mais ce sont également des fruits qui fermentent facilement et peuvent conduire à des coliques gazeuses. D'autres fruits, comme les bananes ou les agrumes, ne sont pas non plus adaptés au système digestif du cheval. Cependant, en donner de temps à autre n'est pas dangereux. Les légumes qui peuvent être donnés sans risques aux chevaux sont la betterave rouge, le panais, le topinambour et les salades entre autres.
Lorsque vous donnez des fruits et légumes à vos chevaux, une attention particulière doit être portée à la qualité hygiénique de ces aliments. Les fruits et légumes qui montrent des signes de moisissure ou de pourriture ne doivent en aucun cas être donnés aux chevaux. En cas d'altération des aliments, des toxines sont produites, qui peuvent mener à des coliques ou des fourbures. Les fruits et légumes qui ont gelé en hiver ne devraient pas non plus être distribués. Lorsqu'elles gèlent, les cellules explosent et deviennent plus sensibles aux altération. Il s'agit ici du même principe qu'avec les aliments surgelés, qui, une fois décongelés doivent directement être consommés, afin de limiter tout risque de contamination.
En conclusion, les fruits et légumes ont tout à fait leur place dans l'alimentation des chevaux. Ils sont en général bien appréciés et permettent de diversifier la ration, surtout en hiver lorsqu'ils n'ont pas d'herbe à disposition. Pour un cheval sain, quelques fruits ou légumes peuvent sans autre être donnés en tant que récompense ou pour augmenter l'appétence des repas. Vous l'aurez donc compris, malgré les préjugés sur le sucre, ces aliments n'ont que peu d'impact sur la teneur en sucre de la ration lorsqu'ils sont donnés dans une quantité mesurée.
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