Le foin est l'aliment principal consommé par le cheval et représente la plus grande partie de sa ration. Il est donc nécessaire de lui accorder une attention particulière. Sous forme de foin, l'herbe peut être conservée, afin d'assurer la disponibilité de fourrage hors période de végétation. Il se caractérise par une teneur en matière sèche élevée, en général au dessus de 88%. La qualité est déterminé par de nombreux facteurs tels que la composition végétale de la prairie, le stade de la récolte, les conditions météorologiques et le stockage.
Il existe différents moyens pour déterminer la qualité d'un foin. La première est l'analyse en laboratoire. Pour cela, un échantillon d'une ou plusieurs bottes de foin peut être envoyée à un laboratoire spécialisé. Cette analyse fournira des informations détaillées sur la composition et les valeurs nutritives de l'échantillon. Par contre, elle ne fournira les données uniquement de l'échantillon envoyé. La qualité d'une botte de foin à l'autre peut énormément varier en fonction des échantillons, même lorsqu'elles proviennent de la même exploitation. Au mieux, il faudrait donc faire une analyse pour chaque botte ou prendre un échantillon sur plusieurs bottes pour avoir une moyenne. Mais il existe une autre méthode plus simple, que j'ai envie de vous transmettre à travers cet article. Il s'agit de l'analyse sensorielle, pour laquelle aucun matériel mis à part vos sens sont nécessaires.
Commençons par parler de la composition botanique du foin. L'herbe récoltée pour faire du foin provient de différent types de prairies. Les trois composantes botaniques principales des prairies sont les graminées, les autres herbes et les légumineuses. Pour les chevaux, la prairie idéale se compose de 70 à 80% de graminées et 10-15% d'autres herbes et la même proportion de légumineuses. Dans le foin, la proportion de légumineuses et autres herbes est généralement plus faible, car les pertes lors de la récolte sont plus importantes pour ces deux composantes que pour les graminées. Parmi les autres herbes, on retrouve également les plantes toxiques pour les chevaux. L'absence de celles-ci doit être controlée, ce qui est plus facile avant la fauche de la prairie que dans la botte de foin. Le climat, le sol et la fumure ont une grande influence sur la valeur nutritive du foin. Une foin récolté à un stade précoce aura une valeur énergétique et une teneur en protéines plus élevé et sera a privilégier plutôt pour les juments poulinières et pour les poulains par exemple. Le stade optimal de fauche pour le foin se situe au début de l'épiaison pour les graminées et au début de la floraison pour les légumineuses. A ce stade de récolte, ce foin permettra en général de couvrir les besoins d'entretien d'un cheval adulte. Ensuite, plus le foin est récolté tardivement, plus la teneur en nutriments diminue et plus les tiges deviennent ligneuses et donc moins digestibles pour le cheval. Cependant, il n'est pas toujours possible de récolter le foin au moment idéal, du aux conditions climatiques.
Afin de déterminer la qualité du foin grâce à vos sens, les points suivants sont à observer:
Le visuel: le foin doit être vert, voir jaunâtre. Il ne devrait surtout pas avoir de taches blanches, qui indiquent la présence de moisissures. Le cheval est très sensible aux aliments avariés et contaminés. Si le foin présente des moisissures, la botte entière ne devra plus être affouragée et pas seulement la partie avariée. Un foin plus « pâle » est en général un foin récolté dans de mauvaises conditions météorologique ou plus tardivement.
L’odeur: au nez, le foin doit avoir une odeur agréable et aromatique et surtout pas une odeur de moisi.
Le toucher: la structure doit être souple et tendre, les tiges fines. Un foin dur, qui pique au toucher est souvent un foin récolté à un stade végétatif tardif, avec une digestibilité réduite.
En fonction des conditions météorologique, il ne sera pas possible de récolter chaque année le foin à la période idéal. Il est donc possible d'avoir des lots de foin avec des valeurs nutritives réduites, lorsque le foin a été récolté plus tardivement. Le cheval est capable de compenser une qualité nutritive médiocre d'un foin par la surconsommation, mais seulement jusqu'à un certain point. Il est donc important de pouvoir juger de la qualité nutritive d'un foin donné, afin de pouvoir compléter la ration du cheval en conséquence.
Cette analyse sensorielle peut (et doit) être effectuée pour chaque nouvelle botte de foin donnée aux chevaux. Si un doute concernant la qualité d'une botte subsiste, il est toujours possible de recourir à l'analyse en laboratoire, pour des données précises. Encore une fois, votre sens de l’observation a un grand rôle à jouer pour adapter au mieux l'alimentation de vos chevaux!
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